Mamadou Samba Diop dit « Murtuɗo », l’histoire ne pourra jamais vous oublier (Par Aliou KOUME)
La date du 11 juin
restera à jamais graver dans nos mémoires car c’est la date où l’un des Géants
du monde intellectuel a tiré sa révérence, à l’occurrence Mamadou Samba Diop
dit « Murtuɗo ». Il y a 10 ans déjà qu’il a rejoint Allah, le Créateur.
L’histoire ne pourra jamais oublier cet Homme (avec grand H) qui s’est toujours
battu pour la liberté et l’honneur de l’homme, la justice, le progrès, l’unité nationale
et africaine, le panafricanisme, la reconnaissance des langues nationales, la préservation
et la promotion de la langue et de la culture fulɓe, etc.
Né vers 1942 à Mbagne
en Mauritanie, « Murtuɗo » (le révolté en langue Pulaar) faisait partie
de ceux qui n’ont pas pris leurs sandales quand le peuple était en scandale. Il
disait en ces termes : « Nehɗo ko ma tiɗɗito, ma fulñito, ma
wiññino, ma girñito ». Fils d’un ancien chef de village, il est initié à l’école
française en 1949. En effet, il était d’abord initié à l’école coranique comme
beaucoup d’enfants « haalpulareen ». Profondément religieux et
pédagogue, il a produit une magistrale traduction du Saint Coran du chapitre « Al
Baqara » au chapitre « An-Nas ». « Wutte pulaar e wutte
dewal Alla ene njaada », disait-il.
En 1956, il obtient son Certificat et poursuit ses études à Boghé. Il entra à l’université
Gaston Berger de Saint-Louis avant de suivre des cours en science politique à Paris,
syndicalisme en Russie et relations internationales à l’université Taras-Chevtchenko
de Kiev en Ukraine.
Homme intellectuel, Mamadou
Samba Diop a publié un recueil de poèmes et laissé un grand nombre de manuscrits.
Disciple de Cheikh Anta Diop, il a traduit le livre « Nation nègre et
culture » en langue Pulaar. Il a
sillonné le monde pour ses recherches et aussi pour exporter son expertise et
sa philosophie. « Murtuɗo » est un savant incontesté. Il a organisé des
conférences à la grande mosquée de Paris dont le thème était « le Coran,
source essentielle de la science », au Sénégal, en Italie, aux Etats-Unis
d’Amérique, etc. Ainsi, nous pouvons dire que « Murtuɗo » était à la
fois un nationaliste, un panafricaniste et aussi un internationaliste.
Mamadou Samba Diop s’est
donné corps et âmes pour l’égalité, la justice, le développement, la solution
de la question nationale en Mauritanie, l’unité africaine. Dans un de ses enregistrements
vidéos, il affirmait ceci : « Je continuerai ma lutte jusqu’au bout.
Tant qu’il me reste un souffle, je lutterai encore pour la tyrannie, la liberté,
le progrès, l’unité de l’Afrique, l’honneur de l’homme à l’échelle mondiale ».
Bref, il luttait contre toutes formes d’injustice et d’oppression raciale et
culturelle. Il a toujours était présent à tous les combats de discrimination en
Mauritanie. Son engagement fort lui a poussé à démissionner son poste de
colonel des douanes pour « être la voix des sans voix ». Il a été emprisonné
jusqu’à perdre l’ouïe à cause des tortures inhumain qu’il a subi en prison.
Sans doute, il est l’un
des grandes icônes dans le monde du « Pulaagu ». Il était un linguiste,
défenseur de la langue Pulaar. « Murtuɗo » a mis en place plusieurs
mouvements culturels en Mauritanie, au Sénégal, en France pour le rayonnement et
l’enseignement de la langue Pulaar. Car pour lui « wasde anndude hoore mum
moƴƴani ». Il a lutté pour l’enseignement des langues nationales en
Mauritanie. Il vivait en harmonie avec cette citation qui est la sienne : « Nehɗo
so annda tariq mum, pinal mum, nastoraaki ɗemngal mum, yejjiti alla mum, on
wona nehɗo, ko dammuwol ».
Mamadoudou Samba Diop a
mené une lutte respectable. Il a laissé pour l’humanité un travail capital où
chaque peuple peut y puiser. Il restera pour la jeune génération consciente une
référence.
Murtuɗo murtani goonga
tigi.
Aliou KOUME
koumemabel@gmail.com
A jaaraama seydi kume a findinii a hirjinii. Kono sahaaji njaafoɗa a waɗdat heen binndol pulaar ko famɗi fof mbele banndiraaɓe heewɓe ine mbaawa faamde ko woni muujiba o. Yoo Geno yoɓ ceerno men Murtuɗo Mammadu Sammba Joob moƴƴere heeriinde sibu o golli ko yejjittaake kaaɗdi nguurndam seydi Joob
RépondreSupprimerGoonga tigi kaɗa
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